Peut-on survivre a un malheur ?
Plutot comment survit-on a une succession de malheurs ? En continuant a se battre, a resister, repond Hamida Ben Sadia. Ou puiser ses ressources devant l’accumulation d’accidents de la life ? Enfance heureuse, adolescence rebelle, puis votre mariage arrange, une vie de couple infernale, immigree des deux cotes d’la Mediterranee puis citoyenne, Hamida Ben Sadia decide de prendre a bras-le-corps sa vie. Jusqu’a ses 16 ans, elle est plutot une jeune fille sage, choyee par des parents tres eloignes en religiosite. Premiere fille de sa famille, elle decouvre a le adolescence que le statut pose probleme. Que la culture de ses parents entretient des rapports pudiques avec la peau feminin. Qu’une cousine ne l’est entierement qu’a son mariage, avec un gars de chez nous.
A 16 annees, elle se trouve en vacances en Algerie et assiste a son mariage en etrangere.
Descente a toutes les enfers pendant treize annees. La ou une autre personne aurait renonce, mettre le hidjab non par conviction mais Afin de se fondre dans l’afflux de gens, Hamida Ben Sadia, i§a, voit au contraire 1 moyen Afin de se revolter. Elle decide de tout penser, meme l’anecdote dans l’histoire de sa virginite lors de sa nuit de noces. Un content hasard au milieu d’un ocean de tristesse. «J’habitais Bab El Oued, l’un des quartiers des plus defavorises en capitale. J’ai vu mes voisins, ainsi, les jeunes des environs devenir islamistes. Mais si l’on sait le mepris dans lequel nous tenait l’Etat parce que nous etions pauvres, comment s’etonner que des garcons sans avenir se laissent tenter via l’extremisme ?» Elle decide de quitter son appartement ou elle y etait cloitree. Environ concessions. De son livre Itineraire d’une cherie francaise, on ne sent pas un desir de revanche, d’envie de regler Plusieurs comptes. C’est l’histoire d’une cousine aujourd’hui apaisee, qui s’est opposee avec force a toutes les traditions, a reussi a imposer votre divorce a le mari, puis reste revenue en France en etant obligee d’abandonner ses enfants. Elle finira via les retrouver apres s’etre battue avec l’energie d’une mere et la force de la militante politique et associative qu’elle est devenue.
Comment une femme, malmenee par l’existence, qui possi?de quitte votre Bab El Oued a Notre pilosite dangereuse, se retrouve-t-elle candidate a J’ai deputation en France ? En refusant la soumission, en militant. Apres le divorce, elle s’engage totalement dans la politique. Elle adhere au Front des forces socialistes (FFS). Elle croit a la parenthese democratique qui s’ouvrait en Algerie, avant le retour brutal de l’autoritarisme. Le retour en France est aussi un acte militant, elle se lance dans le mouvement associatif, puis dans l’existence politique (sans le pouvoir). Imprevisible, elle a surpris n’importe qui en etant contre la loi sur le port du voile a l’ecole, suscitant des ranc?urs parmi certaines feministes. «Je me sens contre la loi interdisant l’ecole a des filles portant 1 foulard concernant la tete, car ce ne semblent gui?re des objets, il y a des etres humains sous nos foulards. Je considere que J’ai laicite, c’est le respect de la neutralite pour le corps enseignant, les lieux et les livres d’enseignement. Jamais la laicite n’a oblige les eleves a faire preuve de neutralite. Cependant, tous les eleves se doivent de respecter le reglement interieur ainsi que participer tout le monde nos lei§ons, sans exclusive», a-t-elle explique. Hamida Ben Sadia n’est nullement tombee dans la facilite, au discours a la mode de ce cote de la Mediterranee qui consiste a 
denigrer systematiquement l’Islam et les pays musulmans, necessairement retrogrades. Elle a su trouver le franchement ton pour se raconter, Afin de raconter sa France et le Algerie.
