waplog avis

Il est des gens de qui l’esprit guinde, Sous votre front jamais deride, Ne souffre, n’approuve et n’estime que le pompeux et le sublime; me concernant, j’ose poser en fait Qu’en de certains moments l’esprit le plus parfait Peut aimer sans rougir jusqu’aux Marionnettes; Et qu’il sera des temps et des lieux Ou le grave et le serieux Ne valent nullement d’agreables sornettes.

By July 8, 2022 No Comments

Il est des gens de qui l’esprit guinde, Sous votre front jamais deride, Ne souffre, n’approuve et n’estime que le pompeux et le sublime; me concernant, j’ose poser en fait Qu’en de certains moments l’esprit le plus parfait Peut aimer sans rougir jusqu’aux Marionnettes; Et qu’il sera des temps et des lieux Ou le grave et le serieux Ne valent nullement d’agreables sornettes.

Pourquoi faut-il s’emerveiller que J’ai Raison la mieux sensee, Lasse souvent de trop veiller, Par des contes d’Ogre ainsi que Fee Ingenieusement bercee, Prenne joie a sommeiller?

Sans craindre donc qu’on me condamne De en gali?re employer le loisir, Je vais, Afin de contenter votre juste desir, Vous conter tout au long l’histoire au soleil d’Ane. Il est une fois un Roi, Le plus grand qui fut sur la Terre, Aimable en Paix, terrible au combat, Seul enfin comparable a soi: Ses coloc’ le craignaient, ses Etats etaient calmes, Et l’on voyait de toutes parts Fleurir, a l’ombre de ses palmes, ainsi, les Vertus et les beaux Arts. Le aimable Moitie, sa Compagne fidele, Etait si charmante et si belle, Avait l’esprit si commode et si doux Qu’il etait encor avec elle Moins heureux Roi qu’heureux epoux. De leur tendre et chaste Hymenee Plein de douceur et d’agrement, Avec tant de vertus une fille etait nee Qu’ils se consolaient aisement De n’avoir pas de plus ample lignee.

Dans son vaste et riche Palais Ce n’etait que magnificence; Partout y fourmillait une vive abondance De Courtisans et de Valets; Il avait dans son Ecurie Grands et petits chevaux de chacune des facons; Couverts de beaux caparacons, Roides d’or et de broderie; Mais cela surprenait tout un chacun en entrant, C’est qu’au lieu le plus apparent, Un maitre Ane etalait ses deux belles oreilles. Cette injustice vous surprend, Mais si vous saurez ses vertus nonpareilles, Vous ne aurez jamais que l’honneur fut trop grand. Tel et si net le forma la Nature Qu’il ne faisait jamais d’ordure, Mais bien beaux Ecus au soleil Et Louis de toute maniere, Qu’on allait recueillir sur la blonde litiere l’integralite des matins a son reveil.

Or le Ciel qui parfois se lasse De rendre les hommes contents, Qui i  chaque fois a ses biens mele quelque disgrace, Ainsi que J’ai pluie au excellent temps libre, Permit qu’une apre maladie Tout a coup d’la Reine attaquat nos beaux semaines.

Partout on cherche du secours; Mais ni la Faculte qui le Grec etudie, Ni les Charlatans ayant lei§ons, Ne purent l’ensemble de ensemble arreter l’incendie que J’ai fievre allumait en s’augmentant toujours.

Arrivee a sa derniere heure Elle devoile au Roi le Epoux: “Trouvez bon qu’avant que je meure J’exige une chose de vous; C’est que s’il vous prenait besoin De vous remarier quand je n’y serai plus. – Ah! dit le Roi, ces soins seront superflus, Je n’y songerai de ma vie, Soyez en repos la-dessus. – Je le crois bien, reprit J’ai Reine, Si j’en prends a temoin ce amour vehement; Neanmoins, Afin de m’en rendre plus certaine, Je veux avoir ce serment, Adouci toutefois par votre temperament que si vous rencontrez une femme plus belle, Mieux faite et plus sage que moi, chacun pourra franchement lui apporter ce foi Et vous marier avec i§a.” Sa confiance en ses attraits Lui faisait analyser une telle promesse Comme un serment, surpris avec adresse, De ne se marier pas. Le Prince jura donc, le regard baignes de larmes, Tout ce que la Reine voulut; Notre Reine entre ses bras mourut, Et jamais un Mari ne fit tant de vacarmes. A l’ouir sangloter et les nuits et les jours, On jugea que le deuil ne lui durerait guere, ainsi, qu’il pleurait ses defuntes Amours Comme un homme presse qui veut sortir d’affaire.

On ne se trompa point. Au bout de divers mois Cela voulut proceder a Realiser votre nouveau panel; Neanmoins, votre n’etait nullement chose aisee, Il fallait garder le serment Et que Notre nouvelle Epousee Eut plus d’attraits et d’agrement Que celle qu’on venait de mettre au monument.

Ni la Cour en beautes fertile, Ni Notre Campagne, ni Notre Ville, Ni les Royaumes d’alentour Dont on alla faire le tour, N’en purent fournir une telle; L’Infante seule est plus belle Et possedait Divers tendres appas Que J’ai defunte n’avait jamais. Notre Roi le remarqua lui-meme Et brulant tout d’un amour extreme, Alla follement s’aviser Que via cette raison il devait l’epouser. Il trouva meme un Casuiste Qui jugea que la situation se pouvait proposer. Mais la jeune Princesse triste D’ouir parler tout d’un tel amour, Se lamentait et pleurait nuit et jour.

De mille chagrins l’ame pleine, Elle alla tomber sur sa Marraine, Loin, dans une grotte a l’ecart De Nacre ainsi que Corail richement etoffee. C’etait une admirable Fee Qui n’eut jamais de pareille en le Art. Il n’est pas besoin qu’on vous die Ce qu’etait une Fee en ces bienheureux temps libre; Car j’suis sur que ce Mie Vous l’aura evoque des ces plus jeunes annees.

admin

About admin

Leave a Reply